Le crédit d’impôt international séduit le cinéma étranger

Tournage d'un film
Tourner un film en France coûtait, jusqu’à il y a peu, plus cher que dans la plupart des pays européens. Grâce à l’assouplissement d’une mesure fiscale, le crédit d’impôt, la France attire à nouveau le cinéma étranger et redevient compétitive au niveau européen.

Assouplissement de la mesure

Le crédit d’impôt international est une mesure visant à faciliter le tournage, intégral ou partiel, de films étrangers en France, grâce à une remise de taxes sur les dépenses éligibles liées au film. Les films candidats à cette remise déposent un dossier auprès du Centre National du Cinéma (CNC) et, si celui-ci est approuvé, la société de production bénéficie d’une réduction d’impôt, ou du versement de la différence entre le montant de l’impôt sur les sociétés et celui du crédit d’impôt, si celui-ci est plus élevé. Jusque là, le taux de la remise était de 20% mais, pour pouvoir concurrencer les taux de pays comme la Grande-Bretagne, qui accorde 40%, la loi de 2015 l’a majoré à 30%. Autre mesure favorable aux sociétés de production : le plafond a été augmenté et passe de 20 à 30 millions d’euros. Afin de permettre à un plus grand nombre de films de prétendre au crédit d’impôt, le budget minimum, lui, a été revu à la baisse. Un budget de 250 000€ suffit aujourd’hui pour y être éligible, contre 1 million auparavant. Les petits budgets ou les projets moins onéreux, comme les films d’animation, peuvent ainsi y prétendre.

Une compétitivité accrue

Non seulement cette mesure permet à des petits budgets de réaliser leur projet qui, le cas échéant, peut bénéficier du coup de pouce d’un crédit sans justificatif pour boucler un budget trop serré, mais elle a également des retombées positives au plan de l’économie nationale. Jean-Yves Mirski, de la Fédération des Industries du Cinéma, de l’Animation et du Multimédia (Ficam) estime que grâce à cette mesure, la France revient dans la course : “Nous sommes devenus très compétitifs quand on met bout à bout l’ensemble des coûts de tournage”. L’effet a même pu se mesurer rapidement et concrètement, puisque le nombre de films étrangers tournés en France est passé de 22 à 36 entre 2015 et 2016.
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Des retombées positives

Cet accroissement du nombre de tournages n’a pas manqué de générer son lot d’effets positifs, avec, notamment, la création de 15 000 emplois en 2016. Patrick Bloche, député PS, estime qu’un euro dépensé en crédit d’impôt en rapporte 10 à l’état : 7€ en “rentrées fiscales” et 3€ en “rentrées sociales”. Cette loi a pourtant failli être supprimée lors de l’examen du budget de 2017, jugée par l’opposition comme “une niche fiscale”. Elle a toutefois été sauvée à deux voix près et prolongée jusqu’en 2019.

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